Objectif 2050 : La neutralité climatique
Avec la loi Climat actuellement en développement par le Gouvernement français, le secteur du Transport Routier de Marchandise est en pleine conversion. Mise en place d’une taxe carbone régionale, défiscalisation sur le gazole arrêtée, transition énergétique imposée… les entreprises de transport ne savent plus où donner de la tête. Alors que l’Union Européenne a pris des engagements multiples envers l’environnement, faire un point sur la situation est devenu essentiel. En effet, après la sonnette d’alarme qui a retenti en 1990 qui a amené à la mise en place du protocole de Kyoto deux années plus tard, les émissions de Gaz à effet de Serre (GES) sont surveillées de près par l’ONU. Ainsi, près de 30 ans après la ratifications de ces accords, il est temps de faire un point sur la situation, et de mettre en perspective le chemin parcouru, pour analyser si les objectifs fixés pour 2050 sont à la portée des gouvernements de l’Union Européenne.
Gaz à effet de serre & Neutralité climatique : ce qu’il faut retenir
Lorsque l’on parle de Gaz à Effet de Serre, ou GES, le plus tristement célèbre est le gaz carbonique, ou CO2. Bien qu’étant en tête de liste de ces gaz responsables de l’apparition de trous dans la couche d’ozone, il n’est pourtant pas le seul à craindre. Ainsi, le CO2 représente environ 75% des GES, ce qui explique sa célébrité. En deuxième position en termes d’importance vient le méthane (CH4), avec 13%. Les 12% restants concernent le protoxyde d’azote (N2O), et 4 gaz fluorés. Ces 7 gaz, plus communément appelés Gaz à effet de serre, connaissent depuis peu de nouvelles appellations, comme équivalent CO2, CO2e ou CO2eq. Cette nouvelle appellation est le fruit d’une conversion entre ces différents gaz qui prend en compte leur impact sur le réchauffement climatique, et permet ainsi de les comparer.
L’environnement, et la planète au sens large, a montré une capacité digne de louange de se débarrasser de ces GES par le biais de la photosynthèse ou autres conversions chimiques variées. Forêts et océans se sont ainsi montrés être les armes de la nature pour lutter contre cette pollution massive causée par l’homme et ses industries. Cependant, la mondialisation et l’hyper industrialisation qui ont vu le monde au cours du dernier siècle ont permis de montrer les limites de la planète à absorber et convertir ces gaz nocifs. Ainsi, l’humain a su développer des solutions technologiques pour parer à ces émissions, appelés des puits de carbone technologiques. Cependant, ces puits de carbone, naturels ou technologiques, ne suffisent plus.
Il est ainsi devenu essentiel pour les entreprises, et plus largement les gouvernements, d’atteindre l’état de neutralité carbone. Ainsi, la neutralité carbone consiste, à petite ou grande échelle, à être capable de ne pas produire plus de GES que l’environnement ne peut gérer.
Quelle est la part de responsabilité de l’Union Européenne ?
Si l’on concentre notre observation sur l’Union Européenne, on remarque que tous les pays n’ont pas la même part de responsabilité en matière d’émission de GES. En effet, ces émissions sont directement liées à l’industrialisation des différents pays, à leur nombre d’habitants et à leur économie.
Par exemple, si l’on considère chaque pays comme des entités à part entière, on remarque que l’Allemagne est le premier pays émetteur de GES d’Europe, suivi de près par la France, puis l’Italie et la Pologne. Viennent en dernières positions la Lettonie, Chypre, et Malte. Toutefois, ces valeurs ne prennent pas en considération le nombre d’habitants. En effet, si l’on répartit les émissions de GES des pays par leur nombre d’habitant, les chiffres donnent des résultats bien différents. En effet, on remarque alors que le Luxembourg, l’Estonie et l’Irlande ont une moyenne d’émission de CO2eq bien supérieure à celle de la moyenne européenne, quand la France ou l’Italie ont une moyenne en dessous de celle de l’UE.
Mais plutôt que de montrer du doigt quel pays a les meilleures pratiques, ou quels habitants sont les moins émetteurs de CO2eq, il est essentiel de comprendre que le combat de la transition énergétique est combat international, et que c’est en trouvant des solutions pour tous que les choses pourront réellement évoluer dans le bon sens.
Le Secteur routier en pleine conversion énergétique
Depuis 1990, soit un peu plus de 30 ans, l’Union Européenne a réussi à réduire ses émissions de GES de près de 25%. Si cette performance doit être félicité, elle ne peut cependant pas être considérée comme suffisante. En effet, des secteurs d’activités n’ont pas suivi cette tendance, et s’en sont même bien éloignés.
Malheureusement, le secteur routier fait partie de ces secteurs qui, loin d’avoir réussi à réduire leurs émissions de GES, les ont vu augmenter. En effet, en 30 ans, les émissions de GES du secteur routier européen ont augmenté de 20%. Une augmentation significative, qui inquiète les gouvernements, et profite de l’occasion pour faire porter au secteur routier le bonnet de mauvais élève. Ainsi, selon l’INSEE, “les transports sont le premier secteur émetteur en France”, avec 137 millions de tonnes équivalent CO2 en 2018, soit 31 % du total national.
Il est ainsi essentiel de permettre aux entreprises du transport de France et des autres pays européen d’assurer leur transition énergétique dans les meilleurs délais. Cette transition, en plus d’être primordiale pour l’environnement, permettra à terme aux entreprises françaises de se démarquer à l’échelle internationale en pouvant proposer à leurs clients hors des frontières de pouvoir assurer leurs besoins de transport de marchandises, tout en proposant un service qui n’est pas mauvais pour l’environnement. Plus qu’un simple argument écologique, cette capacité à travailler tout en respectant la planète deviendra très prochainement un élément clé dans le choix du prestataire en matière de TRM. Un pari à jouer donc, où tout le monde à quelque chose à gagner !