Le retrofit, qu’est-ce que c’est ?
Déjà en place et pratiqué dans de nombreux pays, comme les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie ou le Royaume-Uni, le rétrofit est aujourd’hui autorisé en France. Offrant l’opportunité aux entreprises soucieuses de leur impact sur l’environnement de passer leur flotte de véhicule à l’électrique, cette conversion énergétique répond cependant à des règles précises.
Parce que l’avenir de la planète est une préoccupation de plus en plus partagée par les Français, voici ce qu’il faut savoir sur le rétrofit : ce que cela signifie, quels véhicules sont concernés, et quels sont les avantages à l’effectuer.
Du thermique à l’électrique, il n’y a qu’un pas
Si le terme “rétrofit” ressemble à s’y méprendre à une pratique sportive en vogue auprès des influenceurs des réseaux sociaux et de leur public, en réalité, il n’en est rien. Également appelé rétrofit électrique, il s’agit de l’action de remplacer le moteur thermique (essence ou diesel) d’un véhicule par un moteur électrique, à batterie ou hydrogène.
Cette action présente de nombreux avantages, dont une diminution significative de l’empreinte carbone d’un véhicule, ainsi que des coûts d’entretien fortement amoindri, en particulier pour les véhicules vieillissants. Enfin, pour les entreprises du secteur routier, il s’agit d’un véritable avantage économique lorsque l’on est à la tête d’une flotte de véhicules.
Ce que prévoit la législation en matière de rétrofit
Un arrêté Rétrofit a vu le jour le 13 mars 2020, et est paru dans le Journal Officiel le 3 avril suivant. Il y est question de la réglementation du rétrofit et de ce que définit le cadre légal pour la conversion des véhicules essence et diesel en véhicules électriques ou hydrogènes.
On peut également y trouver l’ensemble des véhicules concernés par cette conversion :
Véhicules de catégorie M
Les véhicules motorisés de catégorie M sont les engins comptant au moins 4 roues et conçus pour le transport de passagers : voitures particulières, minibus, autobus y compris les modèles articulés, autocars, etc.
Véhicules de Catégorie N
Les véhicules motorisés de catégorie N sont les véhicules conçus pour l’acheminement de marchandise et ayant au moins 4 roues : utilitaires légers, camions de tous tonnages.
Véhicules de Catégorie L
Les véhicules motorisés de catégorie L sont les véhicules motorisés à 2, 3, ou 4 roues : cyclomoteurs, motos avec ou sans side-car, quadricycles divers, etc.
Pour les véhicules de Catégories M et N, ils doivent impérativement être anciens d’au moins 5 ans au moment de la conversion. Pour les véhicules de la dernière catégorie, à savoir L, l’ancienneté minimale est de 3 ans.
Parmi les indications et réglementations définies par l’arrêté, le rétrofit électrique consiste à modifier l’alimentation du moteur, jusque-là fonctionnant à l’essence ou au diesel, vers une alimentation provenant d’une batterie de traction ou d’une pile à combustible hydrogène. Une fois la conversion effectuée, le poids du véhicule ne doit pas varier de plus de 20% de son poids initial.
Une prime à la conversion déjà en place
Afin d’encourager les entreprises et les particuliers à opter pour le rétrofit électrique pour leurs véhicules, l’État a mis en place une prime à la conversion. En effet, comme indiqué dans le plan de soutien à l’automobile présenté le 26 mai 2020, l’ «éligibilité à la prime à la conversion de la transformation d’un moteur thermique en un moteur électrique, dite « retrofit électrique », [se fera] au même titre que l’achat d’un véhicule électrique d’occasion ».
Un décret paru le 30 mai 2020 complète :
“Une aide dite prime au rétrofit électrique est attribuée à toute personne physique majeure justifiant d’un domicile en France ou à toute personne morale justifiant d’un établissement en France et à toute administration de l’Etat qui est propriétaire d’un véhicule automobile terrestre à moteur qui :
- Appartient à la catégorie des voitures particulières, des camionnettes ou des véhicules à moteur à deux ou trois roues et quadricycles à moteur au sens de l’article R. 311-1 du code de la route ;
- A fait l’objet d’une transformation de véhicule à motorisation thermique en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible, selon les conditions définies par arrêté du ministre de l’écologie ;
- A été acquis depuis au moins un an par le bénéficiaire de l’aide mentionnée au premier alinéa ;
- N’est pas cédé par ce même bénéficiaire dans les six mois suivant son acquisition ni avant d’avoir parcouru au moins 6 000 kilomètres”.
Il est important de préciser que depuis le 1er janvier 2021, seuls les véhicules diesel mis en circulation avant 2001 et les véhicules essence antérieurs à 1997 peuvent bénéficier de la prime.
Aussi, certaines collectivités ont décidé la mise en place d’aides complémentaires aux entreprises qui effectuent la transition énergétique de leur flotte de véhicules.
Les avantages du rétrofit électrique
Outre l’obtention d’une “prime à la conversion” ainsi que la réduction du rejet de gaz carbonique et autres gaz à effet de serre, le rétrofit électrique présente de nombreux avantages, en particulier sur le plan financier. En effet, si l’action en elle-même a un coût (environ 30 000€ pour 1 véhicule), l’amortissement est vite survenu :
- coûts de maintenance fortement diminués, en particuliers pour les véhicules les plus anciens ;
- plus besoin de carburant, dont économies directes ;
- les véhicules ayant été convertis ne sont plus soumis à la taxe sur les véhicules de société (TVS). Ainsi, plus la flotte est grande, plus les économies sont importantes.
Rétrofit : un objectif actuel pour le monde de demain
Si le rétrofit électrique est déjà en place dans d’autres pays, il n’en est qu’à ses balbutiements dans l’Hexagone. Cependant, dans les pays voisins, le nombre de véhicules convertis reste très faible, à hauteur de quelques dizaines de milliers seulement, tous pays confondus.
Ainsi, suite aux annonces gouvernementales qui font état de la fin de la vente des véhicules thermique d’ici à 2040, ainsi que l’interdiction de plus en plus répandue de l’utilisation des véhicules essence et diesel les plus anciens, l’intérêt de passer à l’électrique est d’autant plus présent.
Si, comme mentionné plus tôt, le rétrofit n’en est qu’à ses débuts, il n’en reste pas moins une action que de nombreuses entreprises françaises se doivent d’envisager. Chaque jour, des progrès sont faits dans ce secteur. Après tout, s’il est possible de continuer à travailler fièrement, tout en prenant soin de la planète, pourquoi ne pas le faire ?