Hydrogène ou électrique, les points de vue divergent
Permettre aux véhicules de fonctionner à l’électricité est une des priorités fixées par les constructeurs du secteur à ce jour. Véritable défi dans la course à la transition écologique de notre temps, les moteurs électriques assurent des retombées bien moins catastrophiques que les moteurs thermiques (à essence ou diesel). Cependant, en matière de moteurs électriques, les avis divergent quant à l’utilisation de batteries ou d’hydrogène. Ainsi, les constructeurs, dans leurs conceptions de ce que sera demain, prennent le choix de tout miser sur l’une ou l’autre de ces deux options.
Ils ont pris le parti de la batterie électrique…
Parmi les constructeurs qui ont pleinement opté pour la batterie électrique, on trouve en figure de proue la marque Tesla, et son PDG, Elon Musk. Extrêmement médiatisé et mis sur le devant de la scène industrielle de pointe à énergie verte, la marque au “T” emblématique a fait le pari que demain, tous les véhicules devront être équipés de batteries électriques pour fonctionner. Des deux roues jusqu’aux poids lourds, en passant par les trains, aucun moyen de locomotion terrestre ne serait épargné. Ainsi, la marque américaine, ayant déjà pris de l’avance sur le sujet avec ses véhicules individuels, prévoit pour cette fin d’année 2021 un semi-remorque, le Tesla Semi.
Autre constructeur qui a fait le choix du “tout-électrique”, Scania. Alors que la marque annonçait il y a quelques mois opter pour les moteurs à piles à combustible, un revirement de point de vue s’est opéré il y a peu. Ainsi, le constructeur suédois a pris la décision de réserver l’électrique pour ses moteurs à venir, mais de conserver l’hydrogène en parallèle sur d’autres projets jugés plus adaptés, comme par exemple le traitement de l’acier pour la construction des châssis de ses véhicules.
… quand d’autres optent pour l’hydrogène.
De l’autre côté de la barrière, on trouve des constructeurs comme Toyota, Daimler Truck ou encore Nikola-Iveco, qui font le choix des piles à combustibles à hydrogène (vert). Partant du principe que l’hydrogène est encore trop peu connu et qu’il n’a fait que révélé un aperçu de son potentiel, ces constructeurs ont opté pour une concentration totale de leurs efforts à développer des moteurs à hydrogène. Vu comme un vecteur zéro émission, l’hydrogène apporte flexibilité et performance énergétique. Aussi, le principal argument des constructeurs qui ont fait le choix de l’hydrogène, c’est la grande autonomie que promet ce système. Cependant, du point de vue de leurs concurrents “tout-électrique”, l’hydrogène reste plus chimérique que prometteur.
Les arguments avancés par Scania et Tesla
Si Tesla et Scania font le choix du tout-électrique, ce n’est pas sans raison selon eux. En effet, si Elon Musk qualifie l’hydrogène de “pari fou”, c’est parce que l’hydrogène cacherait dans son exploitation bien des problèmes qui sont encore à ce jour inconnus.
Aussi, se basant sur les années passées et les résultats de la miniaturisation dans des secteurs comme l’informatique ou la téléphonie, Musk assure que les batteries électriques seront amenées dans un future proche à grandement gagner en autonomie et en puissance, tout en perdant en parallèle en taille et en poids. Il ne sera ainsi bientôt plus question d’alourdir les véhicules avec des cellules de batteries innombrables, mais bien de rendre le véhicule équipé de ce système de plus en plus performant, et à terme de lui faire bénéficier d’une autonomie totale. Enfin, d’après les estimations du PDG de Tesla, les batteries actuellement en développement seraient amenées à fournir assez d’énergie pour parcourir quelque 800 km en une charge, soit environ la distance entre Paris et Marseille.
Autre argument des défenseurs des batteries électriques, les besoins en électricités pour convertir l’hydrogène en source d’énergie pour les batteries à combustibles sont trois fois plus importants qu’avec des batteries à électricité. Il s’agit ainsi d’une perte nette d’énergie selon eux.
Dernier argument avancé, les questions de coût de fabrication et d’entretien. En effet, afin de fonctionner, un moteur à batterie à hydrogène nécessite des dispositifs spéciaux de ventilation et de refroidissement, et une attention toute particulière à accorder à la sécurité du fait de l’exploitation d’un gaz très volatile. Toutes ces questions ne sont ainsi pas à prendre en compte du côté des piles au lithium, ce qui simplifie grandement leur utilisation.
Hydrogène VS Électrique : que choisir ?
On l’aura compris, les constructeurs ne manquent pas d’arguments quant aux choix d’énergie pour alimenter les batteries de leurs véhicules. Il ne tiendra ainsi qu’aux clients d’opter pour l’une ou l’autre de ces solutions.
Cependant, force est de constater que les arguments avancés par les constructeurs comme Tesla ou Scania, sont basés sur des estimations à venir. À ce jour, l’hydrogène est beaucoup plus intéressant sur les plans de l’autonomie ainsi que du temps de recharge. Si l’électrique a su montrer ses qualités sur les trajets courts, l’hydrogène, lui, tire la couverture à lui sur les trajets plus longs.
Si le rendement d’une pile au lithium reste nettement supérieur à celui d’une pile à combustion d’hydrogène, sa capacité de stockage est pour autant bien inférieure à celle de sa concurrente.
En conclusion, chacune de ces solutions, qu’elle soit celle de la batterie électrique au lithium ou bien celle de la batterie à combustion à l’hydrogène, montre des avantages qui lui sont propres et des inconvénients avec lesquels il faut composer. Mais rappelons tout de même que nous n’en sommes qu’aux débuts des développements de ces technologies énergétiques, et que plus le temps passera, plus le potentiel de ces solutions montrera ses couleurs. Ne nous reste donc plus qu’à attendre patiemment pour savoir qui des défenseurs de la batterie au lithium ou de la batterie à hydrogène aura été le visionnaire le plus talentueux !