L’avenir des connecteurs électriques pour les semi-remorques
Qu’il s’agisse d’un tracteur, d’un camion ou d’une remorque, les connecteurs sont des éléments indispensables qui nécessitent au fur et à mesure des avancées technologiques des mises à jour et de nouvelles fonctionnalités. De plus, avec une mondialisation qui se généralise depuis les dernières décennies, de nombreuses questions sont soulevées lorsqu’il est question d’innovations en matière de connecteurs. Qu’ils soient à 7 ou 15 broches, sans fil ou répondant à des normes internationales, les connecteurs sont plus que jamais au centre d’une réflexion dans le milieu du transport routier.
Des connecteurs toujours plus performants
Il y a un peu plus de vingt ans, les ingénieurs ont réussi la prouesse d’utiliser des connecteurs existants (SAE J560), jusqu’alors utilisés pour les systèmes de clignotants ou comme câbles électriques entre les tracteurs, pour prendre en charge les témoins du système ABS. Véritable saut en avant en matière d’ingénierie, cette action n’a été que le point de départ de nombre de nouvelles utilisations pour ce connecteur à sept broches dans les années qui ont suivi. Capteurs d’extrémité de roue, caméras ou encore systèmes de sécurité sont autant d’options qui ont pu être adaptées à ce connecteur. Inutile de préciser que chacune de ces fonctionnalités nécessite son propre ensemble de signaux, devant circuler de la remorque jusqu’au tableau de bord.
Cependant, ce connecteur, ne disposant que de sept voies de communication, ne suffit plus pour réaliser toutes les tâches nécessaires au bon fonctionnement des véhicules actuels. Ce sont ainsi d’autres connecteurs qui ont été ajoutés au fil du temps, comme le connecteur ISO 7638, l’ISO 3731 (tous deux à sept broches), ou encore l’ISO 12098 (à 15 broches). Cette multiplicité de connecteurs et de broches a ainsi permis l’ajout de fonctionnalités diverses, mais indispensables, rendant ainsi possible le fonctionnement des hayons, des lampes stroboscopiques ou des moteurs pour l’hydraulique et les treuils pour ne citer qu’eux.
Cependant, ces types de connecteurs, bien que versatiles, montrent leur limite d’action lorsqu’il est question de technologies plus récentes. Le flux d’information transmis n’est en effet pas suffisant pour permettre un échange similaire à celui de l’éthernet par exemple, dont de nombreux objets connectés ont aujourd’hui besoin pour permettre une utilisation optimale.
Quelles solutions pour les besoins de demain ?
Comme mentionné plus haut, les informations que seront amenés à transmettre les connecteurs de demain seront bientôt d’un tout autre niveau que celui actuellement permis. Ainsi, les ingénieurs de nombreuses entreprises sont actuellement dévoués à proposer de nouvelles solutions. L’objectif est clair, permettre l’échange de données plus importantes, de manière aussi stable que rapide, et ce sans perdre en efficacité ni en durabilité. Les questions de normes internationales sont également évoquées, afin de permettre une plus simple utilisation pour les entreprises de transport, mais également simplifier la fabrication à l’échelle internationale.
Certains fabricants cependant, font le choix de proposer des solutions qui leur sont propres, misant ainsi sur la diversité d’applications possibles pour leurs connecteurs. En parallèle à cela, de nombreuses discussions sont menées afin de pouvoir proposer des solutions qui répondent à des normes internationales, sans pour autant sacrifier la diversité d’utilisation. Un pari difficile et complexe, que les responsables et représentants du secteur sont confiants de pouvoir mener à bien.
On efface tout et on recommence ?
Parmi les solutions envisagées, certaines réflexions voudraient proposer des connecteurs d’un nouveau genre. Il s’agirait ainsi de mettre au point des variantes des connecteurs actuels, en ajoutant des canaux exclusivement réservés aux échanges de données, et ainsi permettre des communications CAN, ou encore l’incorporation d’alimentation extérieure. Cette solution se baserait sur le modèle de connecteur J560, en ajoutant 6 broches au modèle que l’on connaît. Cette modification permettrait ainsi une compatibilité avec un modèle de connecteur qui a déjà fait ses preuves, et donc ne nécessiterait pas de revoir l’ensemble des protocoles de fabrication pour sa mise en place.
La question qui occupe toutes les pensées lorsqu’il est question d’innovations en matière de connecteur est de savoir si l’interchangeabilité des équipements pourra être conservée, si les avantages développés ces dernières années seront conservés, et si la résistance à la corrosion restera inchangée.
Viser plus loin que les besoin actuel
Outre la possibilité de répondre aux besoins actuels en matière de technologie, les ingénieurs aspirent à anticiper les besoins de demain, afin de permettre une utilisation plus sereine pérenne des solutions en cours de développement. En effet, si les objets connectés sont de plus en plus utilisés dans le secteur routier (voir notre article sur l’hypovigilance et les solutions télématiques), d’autres évolutions sont également à prévoir, en particulier en ce qui concerne la sécurité.
Les véhicules professionnels seront amenés dans un futur proche à communiquer de plus en plus entre eux, mais également avec les véhicules des particuliers. Les objectifs de ces innovations étant multiples, il est essentiel de les anticiper afin d’assurer l’utilisation d’un matériel adapté et capable de prendre en compte les besoins de demain. On pourra par exemple citer le fait que les autorités européennes envisagent l’obligation pour les véhicules routiers professionnels d’être équipés de systèmes de détection d’objets d’ici à l’été 2022. Aussi, des système de vidéo-surveillance pourraient prochainement être rendus obligatoire, et il faut que tous ces éléments puissent être pris en charge par les connecteurs qui seront proposés sur le marché.
L’une des pistes envisagée concerne les connecteurs sans fil, qui utiliseraient donc la transmission de données par un réseau similaire à celui du wifi. Cependant, cette piste ne satisfait pas les représentants des entreprises du secteur, qui craignent que ces connecteurs 2.0 ne soient pas assez solides pour résister aux conditions dans lesquelles elles devront opérer. En effet, pour appuyer leurs craintes, ces derniers prennent pour exemple l’ingénierie des tracteurs, qui avaient commencé à travailler sur le développement de connecteurs sans fils, avant de l’abandonner car jugé trop fragile face aux intempéries et conditions de travail, qui causaient une difficulté grandissante à maintenir les signaux requis pour faire fonctionner tous leurs équipements et appareils.