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Pourquoi les “Héros de la route” méritent une aide gouvernementale

Pourquoi les “Héros de la route” méritent une aide gouvernementale

Infirmiers, médecins, représentants des forces de l’ordre, pompiers… autant de professionnels félicités et reconnus pour leur importance et leur nécessité depuis plus d’un an, dans une période de crise sanitaire mondiale sans précédent. Cependant, la crise liée à la pandémie du COVID-19 n’a pas seulement permis de mettre en lumière l’importance essentielle de ces secteurs professionnels à la vue de tous. En effet, un secteur resté dans l’ombre, travaillant sans relâche et assurant la sécurité et le confort sanitaire de tous n’a cessé de s’investir depuis les prémisses de cette période difficile, sans jamais demander de récompense ou de remerciement, à l’instar de ceux cités plus tôt. Et si travailler pour le bien commun de manière désintéressée n’est pas la définition même de l’héroïsme, alors quelle est-elle ? Ce secteur, composé de héros restés dans l’ombre, de milliers de femmes et d’hommes de par le Monde, n’est autre que le secteur des transports de marchandises. Sans eux, aucun hôpital n’aurait reçu les masques, vaccins et autres produits de première nécessité, aucun supermarché n’aurait pu être approvisionné, et aucun particulier ou professionnel n’aurait pu continuer à vivre dans les meilleures conditions possibles, malgré la situation. 

Conscient de cette réalité, l’OIT (Organisation Internationale du Travail) a décidé de mettre le projecteur sur le TRM mondial, en demandant aux dirigeants de tous les pays de tendre la main à ces professionnels qui prennent chaque jour le risque de s’exposer, faisant fi de leur confort personnel.

Un secteur indispensable mais vulnérable

Qu’ils soient expéditeurs, réceptionnaires, acheteurs de transport ou intermédiaires, l’ensemble des acteurs du transport et de la chaîne d’approvisionnement ont été reconnus dans de nombreux pays depuis les débuts de la crise sanitaire mondiale comme étant des travailleurs essentiels. De ce fait, ils ont pour la plupart été exemptés des restrictions sanitaires. Cependant, dans la majorité des pays, ces professionnels du secteur routier n’ont pas été protégés de manière adéquate. En effet, la protection dont bénéficient d’autres secteurs jugés essentiels a été de plus grande envergure. On pourra par exemple citer la vaccination précoce dont les routiers et autres professionnels du TRM n’ont pas pu bénéficier.

Plus encore, les nombreux changements qui ont été opérés dans la vie des citoyens en matière d’accès aux produits du quotidien, ont poussé à une refonte massive du système de fonctionnement des TRM. De nombreuses sociétés de livraison aux particuliers ont vu le jour, quand des sociétés de livraison de gros ont dû s’adapter pour continuer à atteindre leurs objectifs. D’après les estimations, les pertes du secteur routier à l’échelle mondiale s’élèvent à près de 1000 milliards de dollars. Un manque à gagner considérable, en particulier lorsque l’on sait que la très grande majorité des membres de ce secteur d’activité est composée de propriétaires-exploitants, d’entrepreneurs indépendants et de micro et petites entreprises.

Des conditions de travail parfois indécentes

En plus des questions financières, les chauffeurs sont parfois confrontés à des conditions sanitaires proches de l’indécence. Ces conditions de travail, pour la plupart créées ou exacerbées du fait des restrictions sanitaires imposées par les gouvernements, amènent certains conducteurs à devoir se confronter de manière quotidienne à des lieux souvent insalubres. 

À ce titre, Stephen Cotton, Secrétaire général de l’ITF (Fédération internationale des ouvriers du transport), déclare : “La pandémie de coronavirus a montré de façon frappante que l’accès à des installations sanitaires décentes est véritablement un problème mondial. Le manque d’accès aux installations sanitaires est un affront à la dignité humaine pour tous les travailleurs du transport.”

En plus de cette situation, qui vient directement porter atteinte au bien-être et aux droits les plus basiques dont devraient bénéficier les transporteurs, s’ajoutent les conditions de travail qui ont grandement changé au cours des derniers mois. En effet, afin de répondre aux besoins essentiels des populations, certains gouvernements ont assoupli les règles de travail concernant les heures de conduite successives autorisées, ou les horaires de travail accessibles. Les périodes de travail des chauffeurs de poids lourds se sont donc cumulées, au dépens de leur santé et de leur bien-être.

Une hausse de violence à l’encontre des transporteurs qui inquiète

Autre élément mis en lumière par l’OIT, la violence à l’encontre des transporteurs depuis les débuts de la crise sanitaire n’a fait qu’augmenter, aussi bien en fréquence qu’en intensité. En effet, les chauffeurs routiers étant les seuls capables de faire transiter les produits de première nécessité, comme les produits pharmaceutiques ou les denrées essentielles, de nombreux cas de vols et d’agressions ont été enregistrés ces derniers mois. Ces nouvelles formes de violences, sans précédent, ont montré du doigt le manque d’accompagnement et de protection auquel sont confrontés les chauffeurs indépendants ou informels. Ainsi, Stephen Cotton ajoute : “Une fois de plus, ce sont les travailleurs du transport, qui ont tant sacrifié tout au long de cette pandémie pour que le monde continue de tourner, qui sont les victimes innocentes des restrictions du COVID-19”.

Une aide gouvernementale souhaitée pour les TRM

L’IRU (Union internationale des transports routiers), en tant qu’association sectorielle mondiale pour le transport routier, représentante de 3,5 millions d’entreprises de transport, a publié un appel à l’action COVID-19, dans lequel il est question de l’importance que les gouvernements, tous pays confondus, viennent en aide au secteur du TRM. Cette aide ayant pour seul objectif de prévenir les faillites éventuelles de ces Héros de la route, ainsi que de les aider à effectuer leur transition écologique, tout en les accompagnant dans leur digitalisation et la numérisation du milieu.

Par le biais de cette aide gouvernementale demandée, l’IRU aspire à permettre une meilleure coordination entre les différents acteurs du transport de marchandise, tout en garantissant de meilleures conditions de travail pour ces acteurs essentiels mais silencieux – et bien souvent invisibles – du bien-être collectif.